Un vieux dicton chinois disait:

 

"Un arbre se dessèche à partir de ses racines,

un homme s'affaiblit à partir de ses pieds".


Lorsque l'on masse les pieds ,on caresse l'âme " proverbe chinois



TEXTE DE JACQUES SALOMÉ


Bonjour mon corps,

C'est à toi que je veux dire aujourd'hui combien je te remercie de m'avoir accompagné si longtemps sur les chemins de ma vie.

Je ne t'ai pas accordé l'intérêt, l'affection ou plus simplement le respect que tu mérites. Souvent, je t'ai même maltraité, matraqué de reproches violentes, ignoré par des regards indifférents, rejeté avec des silences pleins de doutes.

Tu es le compagnon dont j'ai le plus abusé, que j'ai le plus trahi.
Et aujourd'hui, au mi-temps de ma vie, un peu ému, je te redécouvre avec tes cicatrices secrètes, avec tes lassitudes, avec tes émerveillements et tes possibilités.

Je me surprends, surprends à t'aimer, mon corps, avec des envies de te câliner, de te choyer ou te donner du bon. J'ai envie de te faire des cadeaux uniques, de dessiner des fleurs et des rivières sur ta peau, de t'offrir du Mozart, de te donner les ries du soleil et de t'introduire aux rêves des étoiles. Tout cela à la fois dans l'abondance et le plaisir.

Mon corps, je te suis fidèle. Oh, non pas malgré moi, mais dans l'acceptation profonde de ton amour. Oui, j'ai découvert que tu m'aimais, mon corps. Que tu prenais soins de moi, que tu respectais ma présence.

Combien de violences as-tu affrontées pour me laisser naître, pour me laisser être, pour me laisser grandir avec toi ! Combien d'accidents as-tu traversés pour me sauver la vie !

Mon corps, maintenant que je t'ai rencontré, je ne te lâcherai plus. Nous irons jusqu'au bout de notre vie commune.... Et quoi qu'il arrive, nous vieillirons ensemble.

Jacques Salomé

 


Tête de Bouddha dans les racines d'un arbre.Temple du Wat Phra Mahathat/Ayutthaya/Thaïlande
Tête de Bouddha dans les racines d'un arbre.Temple du Wat Phra Mahathat/Ayutthaya/Thaïlande

"À raconter ses maux souvent on les soulage "

Pierre Corneille (auteur dramatique français /1606-1684)



Texte un peu long à lire, mais cela vaut la peine d'aller jusqu'au bout !


Une belle métaphore initiée par Platon dans Phédon et reprise et expliquée par Michel Odoul dans son ouvrage :

"Dis moi où tu as mal et je te dirais pourquoi, les cris du corps sont les messages de l'âme"

 

Qui conduit la calèche, les chevaux, le cocher ou le passager ?

 

Le Chemin de Vie est une sorte de fil conducteur que tout être humain suit au cours de son existence. Nous pouvons le comparer au scénario d'un film ou au

« livre de route» des ralliements actuels.

Nous avançons sur ce chemin en utilisant un véhicule particulier qui est notre corps physique. Les Orientaux nous proposent une image fort intéressante pour ce véhicule et ce Chemin de Vie. Nous sommes, disent-ils, comme une charrette, une Calèche qui représente notre corps physique et qui circule sur un chemin qui symbolise la vie ou plutôt le Chemin de Vie. Voyons jusqu'où nous pouvons pousser cette image?

 

Le chemin sur lequel circule la Calèche est un chemin de terre. Comme tous les

chemins de terre, il comporte des « nids-de-poule », des trous, des bosses, des

cailloux, des ornières et des fossés de chaque côté. Les trous, les bosses et les

cailloux sont les difficultés, les heurts de la vie. Les ornières sont les schémas déjà existants que nous reprenons des autres et que nous reproduisons. Les fossés, plus ou moins profonds, représentent les règles. Les limites à ne pas franchir sous peine d'accident.

Ce chemin comporte parfois des virages qui empêchent la visibilité ou traverse parfois des zones de brume ou des orages. Ce sont toutes ces phases de notre vie où nous sommes « dans le brouillard », où nous avons de la difficulté à voir clair ou à pouvoir anticiper car nous ne pouvons « voir devant ».

 

Cette Calèche est tirée par deux chevaux, un blanc (Yang) qui est à gauche et un

noir (Yin) qui est à droite. Ces chevaux symbolisent les émotions, ce qui nous

montre à quel point ce sont elles qui nous tirent, voire nous mènent dans la vie.

 

La Calèche est conduite par un Cocher qui représente notre mental, notre Conscient.

Elle possède quatre roues, deux devant (les bras), qui donnent la direction ou

plutôt impliquent la direction donnée par le Cocher aux chevaux, et deux derrière (les jambes), qui portent et transportent la charge (elles sont d'ailleurs toujours plus grosses que celles de l'avant).

À l'intérieur de la Calèche, il y a un passager que l'on ne voit pas. Il s'agit du Maître ou Guide Intérieur de chacun de nous, de notre Non-Conscient, de notre Conscience Holographique. Les chrétiens l'appellent «l'Ange Gardien ».

 

Notre Calèche personnelle avance donc sur le chemin de la vie, dirigée en

apparence par le Cocher. Je dis bien en apparence, car si c'est bien lui qui la

conduit, c'est en fait le passager qui a donné la destination...

 

Le Cocher, qui est notre mental, conduit donc la Calèche. De la qualité de sa

vigilance et de sa conduite (ferme mais en douceur) vont dépendre la qualité et

confort du voyage (existence). S'il brutalise les chevaux (émotions) et les brime,

ceux-ci vont s'énerver ou s'emballer à un moment donné et risquer de conduire la Calèche à l'accident, de la même manière que nos émotions nous conduisent

parfois à des actes irraisonnables voire dangereux.

 

Si le conducteur est trop relâché, s'il manque de vigilance, l'attelage va passer dans les ornières (reproduction des schémas parentaux, par exemple) et nous suivrons alors les traces des autres, en courant le risque d'aller dans le fossé comme eux s'ils l'ont fait.

De la même façon, s'il n'est pas vigilant, le Cocher ne saura pas non plus éviter

les trous, les bosses, les nids-de-poule (coups, erreurs de la vie) et le voyage sera très inconfortable pour la Calèche, le Cocher et le Maître ou Guide Intérieur.

 

S'il s'endort ou ne tient pas les rênes, ce seront alors les chevaux (émotions) qui

dirigeront la Calèche. Si le cheval noir est le plus fort (parce que nous l'avons

mieux nourri...), la Calèche va tirer à droite et être guidée par les images émotives maternelles.

Si c'est le cheval blanc dont nous nous occupons le mieux et qui

domine, la Calèche va tirer à gauche, vers les représentations émotives

paternelles.

Lorsque le Cocher conduit trop vite, force trop, comme nous le faisons

parfois, ou si les chevaux s'emballent, c'est le fossé, l'accident qui arrête plus ou moins violemment tout l'attelage et avec plus ou moins de dégâts (accidents et traumatismes)

 

Parfois, une roue ou une pièce de la Calèche lâche (maladie), soit parce qu'elle

était fragile, soit parce que la Calèche est passée sur trop de bosses et dans trop de trous (accumulation de comportements, d'attitudes inadéquates). Il faut alors réparer et selon la gravité de la panne, nous allons pouvoir le faire nous-mêmes (repos, cicatrisation), devoir faire appel à un dépanneur (médecine douce, naturelle) ou si c'est encore plus grave à un réparateur (médecine moderne).

Mais il sera de toute façon important de ne pas nous contenter de changer la pièce. Il sera essentiel de réfléchir à la conduite du Cocher et à la manière avec laquelle nous allons changer nos comportements, nos attitudes face à la vie, si nous ne voulons pas que « la panne» se reproduise.

 

Parfois, la Calèche traverse des zones de faible visibilité, c'est-à-dire que nous ne voyons pas vraiment où nous allons. Il peut s'agir d'un simple virage.

Nous pouvons le voir et nous préparer à son arrivée en anticipant. Nous devons alors ralentir, repérer dans quel sens tourne le chemin et suivre la courbe en tenant bien les chevaux (maîtriser par exemple nos émotions quand nous vivons une phase de changement voulue ou subie).

Lorsqu'il s'agit de brume ou d'orage, il nous est alors plus difficile de conduire notre Calèche. Nous devons « naviguer à vue », en ralentissant l'allure et en nous fiant aux bords immédiats du chemin.

Nous devons dans cette phase faire une confiance totale, pour ne pas dire « aveugle », dans le Chemin de Vie (lois naturelles, règles de la Tradition, Foi, etc.) et le Maître ou Guide Intérieur (Non-Conscient) qui a choisi ce chemin.

Ce sont les phases de la vie où nous sommes perdus « dans le brouillard» et où nous ne savons plus où nous allons. Dans ces moments-là, nous ne pouvons plus faire autrement que laisser la vie nous montrer la route.

 

Parfois, enfin, nous arrivons à des carrefours, des bifurcations. Si le chemin n'est pas balisé, nous ne savons pas quelle direction prendre.

Le Cocher (le mental, l'intellect) peut prendre une direction au hasard. Le risque de se tromper, voire de se perdre, est grand.

Plus le Cocher est sûr de lui, persuadé de tout connaître et de tout maîtriser, plus il va vouloir et penser savoir quelle direction choisir et plus le risque sera important. Nous sommes alors dans le règne de la «technocratie rationaliste », où la raison et l'intellect croient pouvoir tout résoudre.

S'il est, en revanche, humble et honnête avec lui-même, il demandera quelle route prendre au passager (Maître ou Guide Intérieur). Celui-là sait où il va, il connaît la destination finale.

Il pourra alors l'indiquer au Cocher, qui la prendra, à condition que ce dernier

ait été capable de l'entendre.

En effet, la Calèche fait parfois beaucoup de bruit en roulant, et il est nécessaire de s'arrêter pour pouvoir dialoguer avec le Maître ou Guide Intérieur.

Ce sont les pauses, les retraites que nous faisons parfois pour nous retrouver, car il nous arrive de nous perdre.

 

Voilà une image simple mais qui représente vraiment bien ce qu'est le Chemin de Vie.

Grâce à elle nous pouvons comprendre facilement de quelle façon les choses

se passent dans notre vie et ce qui peut les faire déraper.




"La vie a un début et une fin, le reste c'est ce qu'on en fait"


Pieds de  Bouddha couché en chine


"Là où se trouve tes pieds commence le voyage"

Lao Tseu


"Avoir la certitude de guérir, guérit et c'est le doute qui tue.

Quand on doute de guérir, on a la certitude d'être malade".

Gérard Athias "racines familiale de la mal a dit".



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